11  N O V E M B R E
jour férié en France – jour ouvrable en Autriche

Mais, dans les deux pays, c’est la fête de saint Martin, évêque de Tours, évangélisateur de la Gaule au IVe siècle.

C’est en souvenir de lui qu’il est de tradition (en Autriche, mais pas en France) de manger de l’oie rôtie le 11 novembre.
Est-ce pour punir ces volailles d’avoir dénoncé Martin qui s’était caché parmi elles pour échapper à sa nomination comme évêque, fonction dont il se trouvait indigne ?

En Autriche, on fête également ce jour-là  le début du Carnaval (le 11/11 à 11h11).

En France, on commémore l’armistice de la Première Guerre mondiale (1) (que les Autrichiens ont peut-être moins de raisons de célébrer…). Signé le 11 novembre 1918, à 5 h 15 du matin dans le « wagon de l’armistice », dans la clairière de Rethondes (forêt de Compiègne), il a mis fin à la Première Guerre mondiale.

Quelques heures plus tard, à 11 h 11 exactement (en écho à la date du 11/11), des milliers de cloches ont résonné aux quatre coins de la France pendant 11 minutes pour fêter l’arrêt des combats.
Quatre ans plus tôt, le 1er août 1914, c’est le tocsin qui avait retentidans toutes les communes de France, pour appeler à la mobilisation.

En 2024, on célèbre le 106e anniversaire de l’armistice. Comme chaque année, à cette occasion, des cérémonies sont organisées dans tout le pays devant les dizaines de milliers de monuments aux morts.
A Paris, le Président de la République va se recueillir à l’Arc de Triomphe devant la Tombe du Soldat inconnu (inhumé en ce lieu en 1921).

Le bleuet (français) et le coquelicot (britannique) sont les fleurs-souvenir de la Guerre de 14-18. On les porte à la boutonnière.

Depuis 2012, les commémorations du 11 Novembre sont l’occasion d’honorer tous les morts pour la France, qu’ils soient civils ou militaires, victimes des conflits anciens ou actuels – et pas seulement ceux de la « Grande Guerre » (de 14-18).

Ainsi, en 2019, le président de la République a inauguré un monument aux 549 soldats morts en « OPEX » (c’est-à-dire « en opération extérieure », par ex. au Mali) ou en « OPINT » (« opération intérieure ») depuis 1963. La sculpture principale de ce monument élevé dans le Parc André Citroën (15ème arrondissement de Paris) est l’œuvre du sculpteur Stéphane Vigny. Elle représente six soldats anonymes coiffés des différents couvre-chefs en usage dans les forces armées françaises (casquette, calot, képi, béret, bachi et tricorne) et portant un cercueil invisible.

 

 

La tombe de Saint Martin (2), elle, se trouve à Tours. Avant de devenir l’évêque de cette ville, Martin (né en 316 en Pannonie, dans l’actuelle Hongrie) – qui était le fils d’un officier supérieur de l’armée romaine – avait dû entreprendre une carrière militaire. Il portait d’ailleurs un prénom prédestiné, dérivé de Mars, dieu de la guerre.

Affecté en Gaule, à Amiens, un soir de l’hiver 334, le légionnaire Martin partage – selon la légende – son manteau avec un pauvre mourant de froid.
Le reste supposé de son manteau, appelé « cape / chape » (3) (diminutif « capella« ) a été plus tard envoyé comme relique à la chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle à l’époque de Charlemagne : cette petite chape est à l’origine du mot chapelle.

L’armistice a été signé le 11 novembre, fête de Saint Martin.
Est-ce un simple hasard du calendrier ?
Les historiens sont divisés sur la question. Rappelons cependant que, la guerre terminée, le maréchal Foch, signataire de l’armistice et généralissime des armées alliées en France, a tenu à marquer sa reconnaissance envers l’évêque de Tours en faisant apposer un ex-voto dans la crypte de la basilique Saint-Martin à Tours :
À saint Martin – 11 novembre 1918 – Foch – Maréchal de France”.

1- L’armistice du 11 novembre est le dernier de la Grande guerre, celui  après lequel les hostilités cessent sur tous les fronts.
Mais il a été précédé de trois autres, dont celui avec l’Autriche-Hongrie (le 3 novembre 1918, près de Padoue, où le roi d’Italie, Victor-Emmanuel III, avait son état-major). L’armistice avec la Bulgarie avait été signé dès le 29 septembre à Thessalonique et celui avec l’empire Ottoman, le 30 octobre sur l’île de Lemnos.

2- Une légende raconte que, lorsque le corps de Saint Martin a été ramené à Tours, les fleurs se sont mises à éclore sur le passage du cortège. C’est ce « miracle » qui a donné naissance à l’expression « été de la Saint-Martin. »

3- chapelle, comme chape, chapeau, capuchon, cappuccino ou Capétiens sont dérivés du latin caput (tête, chef = Kopf, Haupt)
Une chapelle n’est donc pas une « petite église », comme le montre l’exemple de la Sainte-Chapelle de Paris : si elle s’appelle ainsi, c’est parce que cette église palatine a été construite sur l’île de la Cité à l’époque de Saint Louis (le roi Louis IX) pour y abriter des reliques de la Passion du Christ (manteau, couronne d’épines, morceau de la Vraie Croix, Sainte Lance…).

Majuscule ou minuscule pour les événements historiques ?
– L’armistice a été signé le 11 novembre 1918 → (version elliptique, sans mention de l’événement) : Le 11 Novembre est un jour férié en France.
– Avez-vous vécu les événements de mai 1968 ? → La nostalgie de Mai 68.
– Le coup d’Etat du 18 brumaire an VIII » → Le 18 Brumaire.
– Aurait-on pu empêcher le 11 Septembre ?
– Le 1er Mai et le 8 Mai sont des jours fériés en France.