S A I N T E – B A R B E : 4 décembre
Le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe, la tradition est de faire germer des grains de blé (ou des lentilles) de la dernière récolte dans trois soucoupes, sur de l’ouate humectée d’eau.
Si la germination se fait bien, c’est le signe que la prochaine moisson sera abondante :
“Quand lou blad vèn bèn, tout vèn bèn !” affirme le dicton provençal (Quand le blé vient bien, tout vient / va bien !)
A Noël, ces trois soucoupes (qui représentent la Trinité) sont remplies de belles pousses vertes qui restent bien droites car on les entoure d’un petit ruban. Comme les santons (les “petits saints”), elles servent à décorer la crèche et y restent jusqu’à l’Epiphanie. Les pousses sont ensuite plantées en pleine terre.
Cette coutume – encore bien vivante en Provence – est un rite de fécondité d’origine païenne. Il a été récupéré par l’Église catholique.
Selon la légende, Sainte Barbe aurait vécu en Anatolie au IIIe siècle de notre ère. Convertie à la religion chrétienne, la jeune fille a préféré se consacrer à Dieu plutôt que d’épouser le païen que son père Dioscore lui avai choisi pour mari.
Pour briser sa résistance, Dioscore l’a fait enfermer dans une tour uniquement éclairée par deux fenêtres. Ayant réussi à s’évader, Barbe s’est réfugiée dans le creux d’un rocher qui s’est entrouvert miraculeusement pour lui donner asile. Mais elle a été dénoncée par un berger. Celui-ci a été puni : les moutons de son troupeau ont été transformés en sauterelles.
A nouveau emprisonnée, et comme elle refusait de renier sa foi chrétienne, Barbe a subi de nombreuses tortures. Finalement, son père lui a tranché la gorge de ses propres mains. Il a alors été frappé par la foudre.
C’est la raison pour laquelle Sainte Barbe est aujourd’hui la patronne des pompiers et des artificiers.
En Autriche, ce sont des rameaux de cerisier que l’on coupe pour le Barbaratag. Placés dans un vase rempli d’eau, ils vont fleurir pour Noël, trompés par la chaleur qui règne à l’intérieur des maisons et croyant le printemps arrivé ! Il est recommandé de couper les rameaux en biseau et même d’écraser leur extrémité inférieure pour faciliter l’absorption de l’eau.
Cette coutume se rapporte à la légende évoquée ci-dessus : sur le chemin de la prison, un rameau de cerisier s’est accroché à la robe de Barbe / Barbara. Elle l’a emporté dans sa cellule, l’a arrosé et, le jour de son exécution, les boutons ont fleuri.