Le  BEAUJOLAIS  NOUVEAU

Aujourd’hui, on fête son arrivée chaque année le troisième jeudi du mois de novembre. Il n’en a pas toujours été ainsi.

C’est un vin « primeur », c’est-à-dire jeune : il doit être consommé dans le mois qui suit la récolte du raisin.

C’est un vin rouge, obligatoirement produit à partir d’un cépage emblématique du Beaujolais : le Gamay noir, un raisin noir à jus blanc.

Autrefois, le Beaujolais Nouveau avait souvent un goût de banane, dû à l’ajout de levures spéciales utilisées dans la macération carbonique du vin. Elles ne sont plus utilisées aujourd’hui, et ce vin primeur a retrouvé son bon goût de raisin !

Comme son nom l’indique, le Beaujolais Nouveau est produit dans le vignoble du Beaujolais et bénéficie lui aussi de l’appellation d’origine contrôlée (AOC) « Beaujolais » et « Beaujolais Villages ».

Cette zone viticole s’étend du nord de Lyon jusqu’au sud de Mâcon. La différence entre les deux appellations est d’ordre géographique.
– L’appellation Beaujolais se réfère aux vignobles qui s’étendent dans le sud de la zone et le long de la Saône.
– L’appellation Beaujolais Villages se réfère à ceux qui s’étendent dans le nord.

Dès le XIXe siècle, on goûtait ce jeune vin peu après sa mise en fût.
Cependant, son histoire commence officiellement en 1951 quand un arrêté paru dans le Journal Officiel du 11 mars réglemente la vente des vins de l’année : désormais « les producteurs ne sont autorisés à faire sortir de leurs chais les vins de la récolte 1951 bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée qu’à dater du 15 décembre 1951. »

Les vignerons du Beaujolais protestent, et l’Union viticole de la région réclame la possibilité de vendre ses vins en primeur. Ils obtiennent cette autorisation le 13 novembre 1951, juste à temps pour pouvoir commercialiser leur « Beaujolais nouveau », le plus rapidement possible après les vendanges qui ont lieu fin octobre.

 


Au début, la date de sortie de ce vin primeur est variable. De 1967 à 1985, elle est fixée au 15 novembre. Depuis 1985, l’arrivée du Beaujolais Nouveau est célébrée le troisième jeudi de novembre à 00 h 00.

L’une des traditions les plus originales est la Fête des Sarmentelles qui a lieu à Beaujeu (arrondissement de Villefranche-sur-Saône / Rhône) : une procession de brouettes remplies de sarments de vigne embrasés précède la mise en perce des premiers tonneaux qui a lieu à minuit pile.

Aujourd’hui, 50 % des 30 millions de bouteilles de Beaujolais Nouveau produites sont destinés à la consommation française. Le reste est exporté dans le monde entier.


Beaujolais Nouveau et Sturm
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ce sont tous les deux des produits viticoles « primeur », mais ils diffèrent par plusieurs aspects.

L’équivalent français du Sturm autrichien n’est pas le Beaujolais nouveau, mais le « vin bourru » .
C’est un moût de raisin en cours de fermentation, resté très peu de temps (environ 3 à 4 jours) en cuve avant d’être mis en bouteille. Il est trouble, il a une apparence un peu laiteuse à cause des levures en suspension qui continuent à transformer le sucre en alcool.

Lorsque la fermentation se poursuit, le goût de raisin, de sucre et de levure s’estompe, tandis que celui de l’alcool domine peu à peu.

Le vin bourru est une boisson faiblement alcoolisée, assez sucrée et pétillante qui doit être consommée rapidement. Selon les années et la période des vendanges, il se boit entre mi-octobre et mi-novembre.

Comme le Sturm, il est difficilement transportable parce que la bouteille ne peut pas être fermée hermétiquement à cause de la pression due à la fermentation.

Contrairement au Beaujolais Nouveau, le « vin » bourru et le Sturm ne sont pas encore vraiment du vin. Ce n’est plus du jus de raisin, puisque la fermentation a déjà commencé, mais elle n’est pas achevée.

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