C A R N A V A L et M A R D I G R A S
Mardi-Gras – Faschingsdienstag –
A GRAZ, on fête… MARDI-GRAZ
Selon , c’est le dernier jour où on peut « faire gras » (c’est-à-dire manger des aliments riches : beurre, œufs, viande). Il précède le Mercredi des Cendres (Aschermittwoch), jour où commence le Carême, période de 40 jours de jeûne et d’austérité, où l’on doit « faire maigre » (ne pas manger de viande). C’est pourquoi Mardi gras esst un jour où les excès (tant alimentaires que vestimentaires) sont permis.
• C’est le jour où l’on déguste des crêpes, des gaufres et des beignets (Krapfen) – dont la recette et le nom varient beaucoup selon les régions : bugnes, merveilles, oreillettes, pets de nonne (mais si !), roussettes ou tortisseaux…-
• Cette coutume viendrait de la nécessité d’épuiser (verbrauchen) les réserves de beurre et d’œufs qui ne seront pas utilisées pendant le jeûne du Carême.
Le mot « beignet » ne vient pas de « baigner » dans l’huile de friture, mais de « bigne / (beigne / Backpfeife ) qui signifie « enflure, bosse, coup sur la tête ». « Recevoir une beigne », c’est se prendre une claque, une gifle, et avoir ensuite la joue enflée, gonflée. La pâte des beignets, elle, gonfle dans l’huile chaude.
• Pour rester dans le domaine culinaire, rappelons que l’on dit aussi (familièrement) « se prendre une bugne, une tarte (Watsche).
Comptine (Abzählreim) du Mardi gras :
« Mardi gras, ne t’en va pas, nous ferons des crêpes, nous ferons des crêpes,
Mardi gras, ne t’en va pas, nous ferons des crêpes ce jour-là. »
Le mot CARNAVAL (avec trois « a », contrairement au mot allemand « Karneval« ) dérive (avec une métathèse ou inversion des syllabes « LE » et « VA ») du latin médiéval « carne levare » qui signifie « enlever la chair » (Fleisch), d’où le sens de « supprimer la (consommation de) viande » pendant tout le Carême
• En France, le carnaval n’est pas une institution comme en Allemagne ou en Autriche.
Les carnavals (eh, oui, c’est une exception, pas de « carnavaux ») les plus connus sont
– celui de Nice (avec son célèbre « corso », défilé de chars fleuris et la bataille de fleurs – dont le mimosa…)
– et celui de Dunkerque (où durant trois jours toute la ville se costume et défile dans la rue).
• En Louisiane (baptisée ainsi en l’honneur de Louis XIV), à la Nouvelle-Orléans (qui, elle, doit son nom au régent Philippe d’Orléans), le carnaval est nommé « Mardi Gras » (en français dans le texte) et reste une tradition très suivie.
Le roi des gâteaux de la période du Carnaval en Louisiane, c’est le King cake. Il est consommé de l’Epiphanie (Dreikönigstag) (fête où il contient une fève / Bohne, comme notre « Gâteau des Rois ») jusqu’au Mercredi des Cendres qui marque la fin du Carnaval.
Confectionné avec une pâte briochée fourrée à la cannelle, le King cake se présente sous la forme d’une couronne décorée d’un glacis de sucre (et parfois même de paillettes…) aux couleurs traditionnelles du Carnaval : l’or (qui symbolise le pouvoir), le vert (la foi) et le violet (la justice).
Ce sont des émigrants français qui ont amené leurs traditions (« tirer les Rois » et Mardi-Gras) à la Nouvelle-Orléans. La persistance de coutumes françaises, à des milliers de km de l’Hexagone (Paris est à plus de 7 700 km de la Nouvelle-Orléans) nous rappelle que la Louisiane a appartenu à la France jusqu’en 1803, date à laquelle elle a été vendue par Bonaparte (qui n’était pas encore Napoléon 1er) aux Etats-Unis d’Amérique nouvellement créés.
Le territoire cédé (qui s’étendait du Golfe du Mexique jusqu’au Canada) représente plus de 22% de l’actuelle superficie des Etats-Unis !